Signature de la convention Sem' ta route
Convention Sem’ ta route
Mot du Président
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Chers journalistes,
Je suis heureux de vous accueillir en collectivité, avec à mes côtés le président du tribunal de Saint-Martin, monsieur le juge Egron-Reverseau qui représente madame Marie Bart, présidente du tribunal de grande instance de Basse-Terre, monsieur le procureur de Basse-Terre Samuel Finielz, et notre conseillère territoriale Sofia Carti-Codrington, présidente de l’association Sem ta route.
Nous venons de signer une convention partenariale portée par cette association. Il manque parmi nous le directeur des services pénitentiaire d’insertion et de probation de la Guadeloupe, monsieur Jean-Claude Eliac, qui n’a pas pu se déplacer, mais qui a signé la convention en amont.
Cette convention est une étape importante dans la reconstruction de Saint-Martin - je parle ici de reconstruction physique – puisqu’il s’agit de fixer les modalités de mise en place de stages de citoyenneté applicables aux personnes majeures qui ont commis des délits de pillage.
Pourquoi ce dispositif ?
Et bien tout simplement pour rappeler à ceux qui ont participé aux pillages de nos commerces les trois jours qui ont suivi l’ouragan IRMA, qu’il y a des valeurs républicaines qui structurent notre société et que certains actes graves sont proscrits dans notre pays.
L’objectif de cette convention est donc de permettre aux pilleurs de prendre conscience de leurs erreurs et de leur responsabilité pénale et civile.
Monsieur le procureur vous expliquera les modalités d’accès à ces stages de citoyenneté, car ce ne sont pas tous les auteurs de pillages qui peuvent y participer…
Ce qui me semble primordial, c’est qu’à travers cette mesure, il y aura une réponse éducative et citoyenne.
Pour cela, des rencontres entre les auteurs et les victimes de pillages seront programmées et encadrées par l’association d’aide aux victimes Trait d’Union, ici représenté par monsieur Jean-Marie Thevenet.
En rencontrant les commerçants qui ont été pillés, les auteurs vont pouvoir réaliser les grandes difficultés dans lesquelles ils ont plongé nos commerçants.
Encore aujourd’hui, certains d’entre eux ne peuvent ouvrir leur établissement car toute leur marchandise a été pillée, et nous savons que le remboursement par les assurances et la reconstitution du stock représentent un long processus.
J’ai ainsi invité le président de la FIPCOM, monsieur Michel Vogel et le président de l’association des commerçants de Marigot, monsieur Yann Lecam, afin qu’ils relayent cette information aux chefs d’entreprises et aussi parce qu’ils représentent ces commerçants meurtris.
Leur relais auprès des chefs d’entreprises est crucial et je les remercie de leur présence.
C’est précisément en connaissance des difficultés rencontrées par nos entreprises que j’ai insisté auprès des services de l’état et de la justice pour que des mesures exceptionnelles soient prises dans ce contexte très particulier.
Il ne s’agit pas de réprimer coûte que coûte, mais bien d’agir sur le fond, dans le dialogue, pour éviter que ces situations ne se reproduisent.
Les stagiaires participeront à des travaux d’intérêt général - notamment au nettoyage des espaces publics attenants aux commerces et à la réhabilitation des plages, qui ont bien besoin d’être déblayées des encombrants transportés par la mer.
Je salue donc pleinement la signature de cette convention qui se veut expérimentale, puisqu’elle est signée pour l’organisation de deux stages au premier trimestre 2018. J’espère que ce dispositif sera un succès et qu’il donnera lieu à d’autres initiatives alternatives en faveur des règles de citoyenneté.
Dans ces périodes transitoires et difficiles pour tous, nous avons plus que jamais besoin d’ordre et de respect du droit et des personnes.
Je remercie à ce titre le procureur de la république ici présent, la présidente du tribunal de grande instance, le directeur des services pénitentiaires, ainsi que l’association Sem ta route et sa directrice madame Karen Kelly, pour avoir initié cette action transversale constructive en adéquation avec nos besoins.
Je salue aussi le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance de Saint-Martin (le CLSPD), ici représenté par madame Mélanie Hodge, qui a travaillé sur ce projet avec le parquet, les services de la justice et la Semsamar.
Je vous remercie.
